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370 [i588] JOURNAL
avoit toujours en commandement : « Comment, mon « fils, lui dit-elle, que dira-t-on plus de moy, et quel « compte pensez - vous qu'on en fasse? Seroit-il bien « possible qu'eussiez changé tout d'un coup votre na-« turel, que j'ai toujours connu si aisé à pardonner? « —Il est vrai, madame, ce que vous dites, répondit « le Roy ; mais que voulez-vous que j'y fasse? C'est ce « méchant d'Espernon qui m'a gasté, et m'a tout changé « mon naturel bon. »
Le mardy 1 d'aoust, Sa Majesté, entretenue du duc de Guyse pendant son disner, lui demanda à boire, puis lui dit : « A qui boirons-nous? —Aqui vous plaira, « sire, répondit le duc; c'est à Votre Majesté d'en or-« donner.—Mon cousin, dit le Roy, buvons à nos « bons amys les huguenots. — C'est bien dit, sire, ré-^. « pondit le duc. — Età nos bons barricadeurs, va dire « le Roy; ne les oublions pas. » A quoi le duc se prit à sourire, mais d'un rys qui ne passoit pas le nœud de la gorge : mal content de l'union nouvelle que le Rov vouloit faire des huguenots avec les barricadeurs.
Le vendredy __6 d'août, furent publiées au parlement de Paris les lettres patentes du Roy expédiées à Chartres le l\ d'août, par lesquelles il déclarai t le duc de Guise son lieutenant géneral en toutes ses armées.
Par autres patentes, fut donné au cardinal de Bourbon, comme au plus proche parent de son sang, la faculté de faire un maître de chacun métier en chacune des villes de son royaume; et à ses officiers, mémes privileges C1) qu'ont ceux de sa maison.
(0 Mémes privileges /Matthieu Zampini fit en ce temps-là un*Traité du droit et des prérogatives de premier prince du sang, déférés an cardinal Charles de Bourbon, comme plus proche du sang royal par
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