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avoit toujours en commandement : « Comment, mon « fils, lui dit-elle, que dira-t-on plus de moy, et quel « compte pensez - vous qu'on en fasse? Seroit-il bien « possible qu'eussiez changé tout d'un coup votre na-« turel, que j'ai toujours connu si aisé à pardonner? « —Il est vrai, madame, ce que vous dites, répondit « le Roy ; mais que voulez-vous que j'y fasse? C'est ce « méchant d'Espernon qui m'a gasté, et m'a tout changé « mon naturel bon. »
Le mardy 1 d'aoust, Sa Majesté, entretenue du duc de Guyse pendant son disner, lui demanda à boire, puis lui dit : « A qui boirons-nous? Aqui vous plaira, « sire, répondit le duc; c'est à Votre Majesté d'en or-« donner.—Mon cousin, dit le Roy, buvons à nos « bons amys les huguenots. — C'est bien dit, sire, -^. « pondit le duc. — Età nos bons barricadeurs, va dire « le Roy; ne les oublions pas. » A quoi le duc se prit à sourire, mais d'un rys qui ne passoit pas le ud de la gorge : mal content de l'union nouvelle que le Rov vouloit faire des huguenots avec les barricadeurs.
Le vendredy __6 d'août, furent publiées au parle­ment de Paris les lettres patentes du Roy expédiées à Chartres le l\ d'août, par lesquelles il déclarai t le duc de Guise son lieutenant géneral en toutes ses armées.
Par autres patentes, fut donné au cardinal de Bour­bon, comme au plus proche parent de son sang, la faculté de faire un maître de chacun métier en chacune des villes de son royaume; et à ses officiers, mémes privileges C1) qu'ont ceux de sa maison.
(0 Mémes privileges /Matthieu Zampini fit en ce temps-là un*Traité du droit et des prérogatives de premier prince du sang, déférés an cardinal Charles de Bourbon, comme plus proche du sang royal par
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